photos: Guy L’heureux
Théâtre Usine C , Montréal
Ces lustres sont composés de verre brisé dont les pointes dentelées brillent de lumière réfractée. Attirants comme toute source de lumière, captivants par leur complexité, les lustres peuvent aussi troubler et intimider. La fragilité et délicatesse de la matière est en tension avec son aspect coupant face auquel on ressent notre vulnérabilité de façon viscérale.
L’apparition de ces lustres détourne/trafique l’ambiance du lieu en évoquant le luxe et la décadence d’une époque révolue – faisant un lien visuel aux grands théâtres bourgeois. L’utilisation de matériau pauvre, par contre, s’intègre à l’élégance brute du lobby.
Ce projet me permet de poursuivre une exploration du processus de création par destruction et accumulation, ainsi que la recherche d’ambivalence en suscitant des réactions multiples et contradictoires.
En cassant, le verre prend des formes complexes, imprévisibles, attirantes et menaçantes. En assemblant des tessons, j’impose à nouveau une forme à cette matière chaotique, poursuivant un équilibre précaire entre ordre et désordre.
Wesley Burness « installation nation » spade magazine fall 2009 p.46-49 PDF